Je parle d’Emmanuel Macron bien entendu.
Je ne suis pas le premier à avoir fait cette comparaison qui saute aux yeux et qui est même revendiquée par Emmanuel Macron lui-même. Souvenez-vous de cette phrase hallucinante lorsqu’il a reçu en mai 2018 Vladimir Poutine au château de Versailles : « Versailles, c’est là où la république s’était retranchée quand elle était menacée. »
Si la comparaison avec Louis-Napoléon Bonaparte est une évidence dans la pratique de monarchie présidentielle, sur ce qu’Emmanuel Macron veut montrer de son parcours, cette comparaison porte aussi en elle la question de cette bourgeoisie dont le pouvoir s’effondre mais qui s’y accroche à force de manœuvres qui seraient ridicules si la situation n’était pas si grave. Notons d’ailleurs que Julia Cagé et Thomas Piketty ont montré dans « Une histoire du conflit politique » que le vote Macron est le plus bourgeois de l’histoire. C’est bien la bourgeoisie, via Emmanuel Macron, qui s’accroche au pouvoir, quitte à nous plonger toutes et tous dans l’abyme.
Mais revenons à Louis-Napoléon Bonaparte et la comparaison avec Emmanuel Macron. L’un arrivé au pouvoir après une révolution inaboutie et trahie (1848), se plaçant (fictivement) au-dessus de la lutte des classes, s’effondrant après une ultime manœuvre grossière avec sa guerre d’agression contre la Prusse, entraînant en réaction la première révolution prolétarienne de l’histoire à savoir la Commune de Paris. L’autre, arrivé au pouvoir après l’effondrement des sociaux-libéraux autour de François Hollande, profitant des trahisons de ces mêmes sociaux-libéraux, profitant aussi de la corruption orgueilleuse du candidat de la droite François Fillon (alors que la droite semblait assurée de l’emporter), se plaçant (fictivement) au-dessus de la droite et de la gauche (et donc de la lutte des classes), et qui entrevoit actuellement son effondrement avec deux défaites électorales de suite et son refus de les reconnaître. Reste à connaître la chute. Une nouvelle Commune de Paris ? Sans doute pas, même si l’expérience incohérente et inaboutie des Gilets Jaunes est dans toutes les têtes, et en particulier dans celle d’Emmanuel Macron. Il fait en tout cas le choix d’axer sa sortie par une pratique autoritaire du pouvoir et une politique très à droite qui emprunte à l’extrême-droite beaucoup de ses propositions politiques.
Mais cette farce ridicule ne fait rire personne.
Car l’extrême-droite, même ayant perdu électoralement en juillet 2024 les élections législatives, est renforcée par celles-ci et continue sa marche qui semble inéluctable vers le pouvoir.
Car l’agression russe en Ukraine se poursuit, car le génocide à Gaza continue.
Car la guerre économique entre les États-Unis et la Chine grandit et menace de tourner à l’affrontement armé.
Car les inégalités de richesses se creusent, car la lutte des classes est d’une actualité brûlante.
Car la catastrophe climatique est en cours, avec un capitalisme qui n’a jamais autant financé le productivisme.
Alors une nouvelle Commune de Paris ? Sans doute pas, même si nous aurions là une réponse à la situation. Commençons d’abord par nous mobiliser. Réellement. Pour renforcer le Nouveau Front Populaire et imposer un gouvernement mené par Lucie Castets, pour que la victoire électorale de juillet 2024 ne soit pas un nouvel espoir déçu. Pour gagner sur les revendications sociales et écologiques, qui sont désormais des urgences sociales et écologiques. Se mobiliser, donc, réellement, en particulier en construisant, enfin, de véritables grèves, de celles qui sont des moyens d’actions politiques.
Alors du coup une nouvelle Commune de Paris ?
Laisser un commentaire